Si l’élevage d’animaux est répandu au Québec, l’entomoculture, c’est-à-dire la production d’insectes, est un secteur d’activité émergent.

C’est dans ce créneau inusité que l’entreprise Entosystem a lancé, à Sherbrooke, sa première usine de production de protéines d’insectes destinées à la consommation animale.

En nourrissant les larves avec des matières organiques récupérées des commerces et industries, le projet contribue en prime à réduire les émissions de gaz à effet de serre!

Entosystem a choisi la mouche soldat noire, une espèce indigène en Amérique du Nord et inoffensive pour les humains.

L’entreprise s’assure d’offrir un environnement contrôlé à ses insectes pour optimiser toutes les étapes de leur cycle de vie. Les mouches doivent d’abord se reproduire et pondre leurs œufs. Une fois éclos, ces œufs donnent de minuscules larves qui se consacrent ensuite entièrement à grandir en mangeant des matières organiques issues de l’industrie agroalimentaire.

Faute de solution pour les valoriser, ces matières organiques aboutiraient à l’enfouissement ou au compostage. Bien que ce dernier soit un bon moyen de recycler les matières organiques, les larves les transforment plus rapidement, ce qui constitue un avantage sur le plan des émissions de gaz à effet de serre.

À leur maturité, les larves sont transformées en produits à valeur ajoutée qui entreront dans la fabrication d’aliments pour les animaux et les poissons (ex. : farine, huile). Ces aliments présentent plusieurs bénéfices, dont une valeur nutritive élevée et une grande digestibilité.

Alors que le cycle de vie des insectes se boucle, un autre cycle d’économie circulaire commence puisque les résidus d’élevage des larves sont récupérés pour devenir un fertilisant biologique. Ce fertilisant permet d’enrichir les terres agricoles de nutriments qui sont ainsi réintroduits dans la chaîne alimentaire.

Avec la mission de contribuer à un système alimentaire durable et responsable grâce à l’entomoculture, Entosystem se positionne comme un joueur important pour l’économie circulaire du Québec dans le secteur agroalimentaire. Après des débuts modestes en 2016, l’entreprise aspire maintenant à devenir la référence en la matière grâce à son expertise et à sa main-d’œuvre spécialisée.

« La réduction des gaz à effet de serre a toujours été au cœur de la mission de notre entreprise et, avec l’appui de Technoclimat, nous avons pu passer d’usine pilote à un mode industriel », explique Cédric Provost, président et cofondateur d’Entosystem.

Les propriétés des produits à base d’insectes sont de mieux en mieux documentées et suscitent un intérêt grandissant auprès des producteurs d’aliments pour animaux et des consommateurs. Devant cette demande accrue, Entosystem travaille déjà à augmenter sa capacité de production dans une nouvelle usine qui sera capable de traiter 250 tonnes de matière organique par jour. Cette usine sera localisée à Drummondville.